Chauffage - combustion du bois

Éléments pour une bonne combustion

Trois critères primordiaux

Pour que le bois brûle complètement et ainsi minimiser les dépôts de combustion dans la cheminée, le tuyau de raccordement et l'appareil, trois facteurs sont très importants :

  • un apport optimal d'oxygène (air) et une bonne répartition de celui-ci;
  • les températures doivent être suffisamment élevées;
  • les réactions chimiques doivent avoir le temps de se produire.

Des températures suffisamment élevées

L'importance des températures

Pour que le bois brûle bien et que les résidus inflammables engendrés par la combustion soient réduits au minimum, il faut que la chambre à combustion atteigne des températures suffisamment élevées. Si la température est trop basse le bois ne brûle pas convenablement, c'est-à-dire que les gaz émis par la combustion ne brûlent que de façon partielle, ce qui a pour conséquence de produire une plus grande quantité de résidus inflammables et d'augmenter le risque de feu de cheminée.

Le bois humide ou fraîchement coupé

Si le bois est trop humide, l'eau contenue dans le bois doit s'évaporer avant que le bois ne brûle convenablement, ce qui absorbe beaucoup d'énergie et abaisse sensiblement la température de la chambre à combustion, donc entraîne une combustion inefficace. Si vous entreposez votre bois à l'extérieur, il faut qu'il soit protégé contre la pluie tout en assurant une bonne circulation d'air. Une bûche est similaire à un contenant rempli d'eau et cette eau doit être évaporée à même la chaleur du feu. Du bois humide peut contenir autant d'eau que de bois! Si le bois contient trop d'eau, il y a formation de créosote puisque les températures ne sont pas suffisamment élevées.

Le bois gelé ou très froid

La même chose se produit lorsque le bois est froid ou gelé. En effet, même s'il est sec, lorsque l'on utilise du bois entreposé dehors en hiver, le bois doit d'abord dégeler avant de brûler convenablement, ce qui absorbe beaucoup de chaleur à même le feu et abaisse sensiblement la température de la chambre à combustion. Le bois doit être à la température ambiante. Si vous entreposez votre bois dehors il faut faire dégeler le bois avant qu'il soit mis sur le feu.

Une chambre à combustion inadéquate

En ce qui a trait à la température, une chambre à combustion bien conçue fait toute la différence. En effet, elle doit être bien isolée pour empêcher le plus possible la chaleur de s'échapper et doit aussi réfléchir la chaleur vers le feu, ce qui permettra aux températures de s'accumuler.


Un apport optimal d'oxygène

L'importance de l'oxygène

Pour une bonne combustion, une quantité adéquate d'oxygène est requise. S'il n'y a pas assez d'air le bois brûlera incomplètement, s'il y a trop d'air la chambre à combustion sera refroidie, ce qui veut dire des températures trop basse pour une bonne combustion. Les poêles et foyers au bois modernes sont munis de systèmes d'entrée et de répartition d'air assez efficaces pour jouer un rôle important dans la réduction des résidus de combustion inflammables puisqu'ils sont brûlés avant de sortir de l'appareil.

Une chambre à combustion inadéquate

En ce qui a trait à l'apport d'air et sa répartition, une chambre à combustion bien structurée fait toute la différence. En effet, lorsqu'ils sont bien conçus, les systèmes d'entrées et de répartition d'air ont un grand rôle à jouer pour obtenir une combustion efficace. Ils permettent à la fumée de brûler plus complètement, même lorsqu'elle est sortie de la chambre à combustion.


Le temps nécessaire à la combustion

Une fois que l'on a des températures suffisamment élevées et une quantité adéquate d'oxygène il faut que les gaz engendrés par la combustion soient dans cet environnement assez longtemps pour brûler complètement. Les poêles et foyers au bois modernes sont munis de systèmes d'évacuation plus sophistiqués permettant aux gaz émis par la combustion de rester assez longtemps dans l'appareil pour brûler complètement.


Des composantes bien conçues

Le déflecteur

Le déflecteur est un des éléments les plus importants d'un poêle ou un foyer au bois dont les gaz de combustions s'échappent par le haut de l'appareil. Non seulement il permet d'augmenter la température dans la chambre à combustion en réfléchissant la chaleur, mais il empêche aussi la fumée de s'échapper trop vite, donnant ainsi le temps aux réactions chimiques de se produire.

Dans ce genre d'appareils, sans le déflecteur, aucune combustion efficace n'est possible. En effet, s'il n'y a pas de déflecteur, la chaleur générée par le feu s'échappe immédiatement par la cheminée et les températures ne peuvent augmenter suffisamment pour atteindre un niveau optimal. De même pour la fumée, s'il n'y a pas de déflecteur, elle s'échappe trop rapidement par la cheminée et n'a pas le temps de brûler complètement.

Pour plus d'efficacité, le déflecteur doit être isolé pour que la chaleur soit retenue le plus longtemps possible dans la chambre à combustion. Les matériaux utilisés pour fabriquer les déflecteurs sont : le métal, la pierre réfractaire (pierre à feu) et/ou la laine isolante. Plusieurs combinaisons de ces matériaux sont possibles pour fabrique des déflecteurs efficaces :

  • une rangée de pierres réfractaires seulement (moyennement efficace)
  • une rangée de pierres réfractaires avec une laine isolante par dessus
  • une rangée de pierres réfractaires avec une plaque de métal par dessus
  • deux rangées de pierres réfractaires
  • une plaque de métal avec une laine isolante par dessus
  • une plaque de métal seulement (très peu efficace)

La plupart des foyers de maçonnerie et les foyers dits d'ambiance, c'est-à-dire qui ne sont pas conçus pour chauffer, ne possèdent habituellement pas de déflecteur. Dans ce cas, il est impossible d'obtenir une combustion complète ni de récupérer la chaleur ( à moins qu'il soit muni d'un système de récupération de la chaleur).

Isolation de la chambre à combustion

En plus d'être isolée au plafond grâce au déflecteur, la chambre à combustion doit être isolée sur les côtés et sur le plancher avec des pierres réfractaires pour garder et réfléchir la chaleur afin d'atteindre des températures optimales pour une combustion efficace. Lorsque les parois de la chambre à combustion ne sont pas isolées, la chaleur s'échappe et la combustion devient plus difficile et souvent inefficace.

Les entrées d'air

L'air qui entre dans les appareils au bois doit être répartie dans la chambre à combustion et non pas à un ou deux endroits seulement. Aujourd'hui, la grande majorité des appareils au bois sont munis d'entrées d'air secondaires au dessus du feu, c'est- à-dire au plafond de la chambre à combustion, juste en dessous du déflecteur. C'est un endroit idéal puisque la fumée se dirige directement vers ces sources d'oxygène, et si les températures son suffisamment élevées, les réactions chimiques se produiront.

Ces entrées d'air secondaires prennent la forme de petits tuyaux perforés en métal traversant la chambre à combustion sur toute sa largeur. Ces tuyaux sont reliés aux entrées d'air principales de l'appareil et acheminent l'air vers la chambre à combustion. Dans certains modèles d'appareils, ces entrées d'air secondaires font partie intégrante du déflecteur.

L'air qui entre dans la chambre à combustion est froid par rapport à la combustion et absorbe une partie de la chaleur. Si l'air est présent en trop grande quantité, il pourra absorber assez de chaleur pour nuire à la combustion. Il faut donc s'assurer que l'air est présent en quantité optimale et qu'il est réparti de façon adéquate.

Certains appareils sont aussi munis d'entrées d'air en au-delà de la chambre à fumée ce qui permettra de brûler encore plus de fumée pour une combustion plus propre.

Les catalyseurs

Les catalyseurs pour appareils au bois sont conçus sur le même principe que les catalyseurs d'automobiles qui brûlent le monoxyde de carbone provenant du moteur. En effet, la fumée passe par des cellules faites d'un métal qui devient extrêmement chaud, ce permet de brûler encore plus de résidus.

Autres critères

Le bois doit être de bonne qualité et séché à point.